Le versant animal
Les peintures récentes de Blaise Schwartz pourront déconcerter l’habitant moyen des villes, coupé depuis trop longtemps de tout contact réel avec la nature, puisqu’il y représente un chien, endormi dans l’herbe ou attendant son maître, guettant peut-être un ordre. Ce chien est seul, mais uniquement en apparence puisque le tableau implique celui qui le regarde, un humain probablement, et le confronte à une forme d’être chien, à ce « versant animal » analysé récemment par Jean-Christophe Bailly.
Il ne s’agit pas là du thème exclusif de cette peinture qui explore plus largement le rapport de l’homme au monde à travers entre autres, l’articulation entre la nature et la culture. [...]
Pour réaliser ses tableaux, Blaise Schwartz part autant d’une chose vue que d’une sensation, qui se déploie sur tous les plans, du physique au psychique ; après l’avoir quelque peu circonscrite, il tâche de la mettre en forme par la peinture. Aussi n’y a-t-il probablement pas d’explication univoque à ce qu’il montre, mais plutôt une invitation à se projeter dans cet univers, à l’explorer et à laisser monter en soi les questions qui s’y font jour, à commencer par celle-ci : qu’a-t-on gagné (perdu) à se couper de la nature et du monde animal ?
2013